Portrait d'un développeur, Vincent Billey

Creajol : Bonjour, merci de nous accorder ces quelques pensées !

C'est beaucoup dire mais bonjour et y'a pas de quoi.

Creajol : Qui es tu ?

Vincent Billey, alias Fenn, 23 ans, développeur web principalement mais touche à tout à mes heures perdues (un peu de java, un peu de python, un peu de 3d...). Un des rares soutiens de la cause linuxienne auprès de mes collègues.

Creajol : En quoi consiste ton métier ?

Le rôle du développeur, comme ça a déjà été probablement mieux dit avant moi, est de créer toute la mécanique du jeu et de donner vie aux productions des autres métiers du jeu vidéo. C'est un peu le rôle ingrat puisque c'est le travail que personne ne voit quand il fonctionne mais que tout le monde va pointer du doigt quand il y aura un bug.

Plus spécifiquement, le rôle de développeur web consiste à réaliser toutes les fantaisies que l'on peut voir sur les sites web en général : ajouter des statistiques, des jeux web, des liaisons avec les réseaux sociaux ainsi que développer les interfaces d'administration pour les rendre utilisables par tout le monde. On a aussi besoin de quelques connaissances en référencement ainsi qu'en administration de serveur (web du coup).

Creajol : Est ce qu'il s'agit d'une passion ?

Nan bien sûr, c'est juste pour le fric ! Je plaisante, c'en est une évidemment, depuis tout petit. Aussi bien la programmation que le jeu vidéo d'ailleurs (même si contrairement à beaucoup de mes collègues, j'ai commencé par la prog car j'ai eu un pc (sans jeu) avant d'avoir une console : j'ai taté de mon premier clavier l'année des mes 3 ans quand ma mère en a ramené un de son travail et j'ai commencé à découvrir le monde du web vers mes 13 ans (on peut même retrouver un de mes tous premiers sites sur le web encore maintenant et c'est assez drôle de le revoir de temps à autre pour voir mon évolution et celle du web).

Creajol : Professionnellement, quel est ton plus grand souhait ?

Grande question... Peut être présenter mon jeu devant un salon comme l'E3 et avoir de bons retours. Mais pour ça, il faudrait déjà que je mette plus de points en charisme. Je saurais me contenter de rester dans le milieu du jeu vidéo et continuer à m'éclater dans mon travail, c'est déjà une très bonne chose.

Creajol : Que dirais-tu aux gens qui rêvent de travailler dans le milieu ?

Je leur dirais qu'il n'y a pas que les grosses boites qui existent dans le monde du jeu vidéo et qu'il faut se renseigner auprès de toutes les autres petites entreprises qui font du boulot très intéressant (parfois pour des grosses boites d'ailleurs) et de tenter sa chance. De ce que j'ai pu voir dans mon petit monde, le jeu vidéo est un milieu qui donne sa chance aux jeunes qui ont de la motivation, ça serait donc bête de ne pas en profiter. Évidemment, il ne faut pas se décourager après un refus et continuer à chercher. Et je considère que toute expérience est bonne à capitaliser. N'hésitez pas à mettre en avant vos loisirs : par exemple, maîtriser du jeu de rôle démontre une certaine capacité à gérer un groupe (souvent hétéroclyte) ainsi qu'une capacité d'improviser facilement.

Creajol : Un cadre de travail idéal, c'est quoi ?

J'ai un avis un peu à l'opposé de beaucoup de mes collègues : j'aime les open spaces où on entend la vie qui grouille autour. J'aime bien entendre des conneries être lancées un peu partout, le bruit des PCs, des claviers tout ça. J'ai eu l'occasion de tester dans mes stages les bureaux, les bureaux à plusieurs, les box à l'américaine et je préfère de loin l'open space. Et comme je déteste le silence et qu'à part de temps en temps, je ne suis pas fan de l'écoute de musique pour se couper du monde, j'apprécie le bruit ambiant.

Creajol : Ton travail et tes compétences évoluent avec le temps ?

Énormément ! Aussi bien au niveau des technologies ( à force de toucher à tout, on acquiert de l'expérience dans un peu tout et n'importe quoi ) qu'au niveau du management ou encore au niveau humain car on fait beaucoup de rencontres agréables et enrichissantes dans ce milieu. Assez logiquement, plus on fait de choses, plus on se voit confier de responsabilités et donc le travail évolue naturellement. Les rencontres avec d'autres personnes travaillant dans le même corps de métier permet aussi de comparer ses méthodes de travail et souvent d'apprendre beaucoup.

Creajol : Sais-tu faire des choses que tu n'aurais jamais cru possibles ?

Petite dédicace à mon patron pour cette question. Oui j'ai eu à faire des choses que je n'aurais pas cru possibles avant, comme corriger du code sans le comprendre par exemple. Mais c'est d'ailleurs la grosse différence entre le travail pour le plaisir chez soi quand on est jeune et le vrai travail où on ne peut esquiver les tâches qui nous tombent dessus aussi facilement que quand on créé quelque chose de toutes pièces. C'est parfois un peu difficile mais c'est beaucoup plus gratifiant quand on y arrive.

Creajol : Ton jeu préféré, jeu le plus joué ?

Final Fantasy 7 incontestablement ! Je le connais par coeur, je connais tous ses secrets et il fait partie des quelques jeux que j'ai réellement fini sans me lasser. Cependant, c'est assez amusant de voir à quel point on est plus tolérant quand on est jeune car, pour y avoir rejoué récemment, la traduction française du jeu est réellement atroce (des mots qui manquent, des faux amis traduits littéralement...).

Creajol : Autre chose ?

Passez à linux ! Plus y'aura de monde sous linux, plus les éditeurs feront de jeux compatibles linux et plus les OS seront forcés de faire mieux que juste se reposer sur leurs lauriers et on aura enfin une vraie évolution (ça se voit actuellement au niveau des navigateurs).