Portrait d'un game designer, Jean-Romaric Rio

Jean-Romaric Rio, actuellement game designer à Montpellier, a bien voulu répondre à nos questions sur son métier. Bienvenue dans la Série des Portraits de Creajol !

" Quand des gens viennent me voir pour discuter d'un univers particulier que j'ai créé, discutant de l'avenir de tel ou tel personnage, je sais que dans ces cas là mon interlocuteur dans son imaginaire est dans ce monde et là le pari est gagné. "

Creajol : Bonjour, merci de nous accorder ces quelques pensées !

Ah ? Il va falloir réfléchir ? J'aime pas trop ça vous savez. Ça vous dérange pas que ma mère réponde pour moi ?



Creajol : Qui es tu ?

Le petit Jean-Romaric Rio est né durant les chaleurs infernales du début du moi d'août en Normandie (20°c, l'enfer on vous dit !) il y a déjà une bonne trentaine d'années. Grandissant dans un quartier résidentiel du chud de la France il manifeste très vite un intérêt pour le macramé et la poterie vénézuelienne. Mais c'est vers le jeu qu'il se tourne avec la découverte entre autre de la NES et de son plombier à la salopette rouge.
Et pourtant le petit Jean-Romaric ne se destine pas à ça mais préfère faire de la science, et ce n'est que plus tard, bien plus tard qu'il s'aperçoit de son erreur et revient sur le droit chemin de la vérité ludique...
C'est grâce à un ami qu'il parcours des univers fabuleux au sein d'un club d'adolescents troglodytiques nommés 'rôlistes' qu'il découvre l'imaginaire des univers. Puis plus tard l'idée de faire des jeux de rôles et de plateau lui vient.

Et aujourd'hui il est dans le jeu, jusqu'au cou !



Creajol : En quoi consiste ton métier ?

Je suis game Designer ascendant worldbuilder (terme purement inventé, d'autres diraient scénariste ou "writer"). Outre mes fonctions de game designer, c'est à dire établir des game design documents ("GDD"), des boucles de gameplay etc, j'écris des univers et des scénarios pour des jeux à venir ou existants. Je développe des lieux qui servent de cadres à des aventures, où habitent des personnalités qui sont toutes particulières et uniques. Je les fais vivre et avancer dans leur histoire, c'est d'ailleurs l'aspect qui m'attire le plus, faire progresser des "storylines".



Creajol : Est ce qu'il s'agit d'une passion ?

A ce niveau ce n'est plus une passion c'est une vocation. J'ai toujours eu des rêves plein la tête mais ne savais pas comment les faire sortir de là, l'écriture a été la clé qui m'a ouvert ce nouvel univers.



Creajol : Professionnellement, quel est ton plus grand souhait ?

Continuer à faire ce que je fais évidement, mais j'aime aussi transmettre ce que je sais, pourquoi pas enseigner ou diriger des game designers dans l'optique de faire développer leurs mondes. Ceci dit, après 2012 parait que ça sera trop tard (des racontars je vous dis).



Creajol : Que dirais-tu aux gens qui rêvent de travailler dans le milieu ?

Que parfois les rêves deviennent réalité et que parfois aussi il faut faire en sorte que ces rêves deviennent réalité. Vous rêvez de travailler dans le milieu du jeu vidéo c'est un très bel objectif, aujourd'hui si vous êtes jeune (ou vieux aussi, ça marche) il existe des écoles de game design, de programmeur etc, tous les corps de métiers du jeu vidéo sont accessibles. Et sinon, en dehors de cela, créez, lancez vous, que vous ayez une idée de jeu à théoriser ou créer visuellement c'est toujours ça de gagné lorsque l'on vous demande ce que vous faites ou savez faire.

We need you !



Creajol : Que transmets-tu lorsque tu crées ?

J'espère transmettre du rêve. Certains veulent faire ressentir des émotions, moi je veux faire rêver. Quand des gens viennent me voir pour discuter d'un univers particulier que j'ai créé, discutant de l'avenir de tel ou tel personnage, je sais que dans ces cas là mon interlocuteur dans son imaginaire est dans ce monde et là le pari est gagné.



Creajol : Quels sont tes meilleurs outils de travail ?

Un ordinateur et du temps, avec ça on peut en faire des choses. Dans la branche qui est mienne un simple traitement de texte suffit, le reste se passe dans la tête (mais ça se soigne).  Si on parle d'outil pur et dur, c'est juste cela, sinon nous pouvons évoquer des éléments divers comme dans mon cas les séries télévisées dont les scénaristes font preuves d'une telle ingéniosité et de créativité que leur méthodologie peut devenir un outil de travail.



Creajol : Comment es tu entré dans l'industrie du jeu vidéo ?

Il faut l'avouer, par pur hasard, et je dirais par chance.
/mode souvenir ON
A l'époque je bossais sur des jeux de plateaux et de rôle pour mon compte, je trainais mes guêtres dans le monde de l'édition rolistique et j'avais un ami (qui est toujours un ami d'ailleurs) qui a parlé de moi à des personnes du milieu et qui ont dit : présente-le nous on a ptêt quelque chose à vous faire faire à tout les deux. Et là banco, rencontre, réunions de travail, intégration, création d'un jeu et hop, me voilà dans le milieu, le hasard fait bien les choses.



Creajol : Un avis sur ton avenir dans le jeu vidéo ?

Je le vois brillant, je me vois serrant la pince des grands de ce monde en leur disant : A dimanche pour le barbeuc !
Sinon à part ça, j'espère faire ce que je fais le plus longtemps possible et faire rêver le plus de gens possible au travers des jeux et des mondes sur lesquels je travaille.



Creajol : Ta plus grande joie dans la production d'un jeu ?

C'est de voir la Chose finie et de voir des gens prendre du plaisir (mmm) dessus. Ca au final ce jeu qu'on a mis un certain temps à faire, on en le fait pas (que) pour soi, mais pour vous chers joueurs. Lorsque l'on voit le joueur qui tient fébrilement sa manette ou son clavier, les yeux pétillants (souvent l'effet de boisson gazeuse d'ailleurs) et qui est visiblement satisfait de ce qu'il voit, fait, ressent, c'est clairement la plus grande récompense offerte.

Source : http://fr.linkedin.com/pub/jean-romaric-rio/15/7b6/9a

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