Portrait d'un community manager, Julien Camblan

Creajol : Bonjour, merci de nous accorder ces quelques pensées !

Bonjour !

Creajol : Qui es-tu ?

Synecdotiquement, je suis CCM. Professionnellement, je suis Sylfaen. Dans la vie, je suis Julien CAMBLAN.

[NdCreajol: Ce portrait fait partie des interviews publiées début 2009 sur le blog d'origine, et par la suite migrées sur le site dédié Creajol. Par conséquent, il s'agit plutôt d'une retrospective !]

Creajol : En quoi consiste ton métier ?

Le CCM (autrement dit Content & Community Manager) est le responsable de la communication vers une communauté précise dans le monde du jeu vidéo. En gros, je gère la communication sur le site, les forums et les newsletters d'un jeu en ligne. Mais il s'agit d'une communication particulière, proche des joueurs, résolument aussi honnête et transparente que faire se peut, sans pour autant être complètement détachée des impératifs marketings. Je dois être à l'écoute des joueurs et me faire leur messager pour mon équipe, de la même manière que je suis le messager de mon équipe pour les joueurs. Je suis la façade de l'entreprise qui m'emploie, envoyé au milieu des joueurs pour les comprendre et parler avec eux.

Creajol : Est-ce qu'il s'agit d'une passion ?

Précisément. Avant de travailler dans le milieu, j'étais moi-même un joueur passionné. J'ai eu l'occasion de concevoir et de contribuer à plus d'une dizaine de fansites pour différents MMORPG, c'est dire si j'ai toujours aimé donner de mon temps pour les communautés de joueurs. Aujourd'hui la passion est la même, écrire, informer, participer sur les forums, superviser des animations... C'est tout ce que j'aime.

Creajol : Professionnellement, quel est ton plus grand souhait ?

Ne jamais me lasser, entretenir cette passion qui m'anime.

Creajol : Que dirais-tu aux gens qui rêvent de travailler dans le milieu ?

Si tu as 14 ans, commence par te concentrer sur tes études, passer son temps sur les jeux vidéo jusqu'à les connaître par cœur n'a jamais donné de travail à personne. La passion ne fait pas tout, le milieu du jeu vidéo est à la recherche de gens talentueux et travailleurs. Ce n'est pas de la tarte tous les jours ! Pour les autres : courage !

Creajol : Tu joues ? Qu'est ce que ça t'apporte ?

Je joue énormément, au plus de choses possible. D'aussi loin que je me souvienne, j'ai toujours joué. Tout a commencé sur le vieil Apple 2e de mon père branché dans le grenier et la disquette de Pacman. Quand le premier PC a élu domicile à la maison, il n'y avait déjà plus de retour en arrière possible, j'étais condamné à jouer pour le reste de ma vie. Qu'est-ce que toutes ces heures passées à jouer m'apportent ? Du plaisir, évidemment, chaque nouveau jeu est une nouvelle source de plaisir et d'amusement. Je ne recherche rien de plus.

Creajol : Comment es tu entré dans l'industrie du jeu vidéo ?

Comme je le disais, j'étais un joueur passionné et j'ai eu l'occasion de concrétiser ma passion en montant des fansites. L'un d'entre eux a connu un succès considérable, mon travail a été reconnu et apprécié par les joueurs, mais également par l'entreprise qui développait le jeu auquel mon site était consacré. Finalement, un jour, on m'a conseillé d'envoyer un CV et... me voilà.

Creajol : Ton travail et tes compétences évoluent avec le temps ?

Évidemment. Il ne passe pas une semaine où je n’apprends pas quelque chose. Quand on travaille dans une équipe, à fortiori dans une équipe aux profils aussi variés, on a toujours quelque chose à apprendre de quelqu'un. Ainsi, ma manière de communiquer et d'aborder le concept de communauté a évolué au fil des mois grâce aux discussions et aux conseils reçus. Il est bon de pouvoir régulièrement mettre en question sa propre vision de son travail grâce au regard des autres pour s'améliorer constamment.

Creajol : Quels sont tes meilleurs outils de travail ?

Firefox, Notepad++, foobar2000, Outlook et mon fauteuil.

Creajol : Un avis sur ton avenir dans le jeu vidéo ?

Tant que la passion sera là et que mon travail sera satisfaisant, je resterai là. Le jour où l'une ou l'autre de ces conditions ne sera plus remplie, je volerai vers d'autres horizons. Mais ce n'est pas à l'ordre du jour.